Cravirola, une coopérative auto-gérée
Sur les hauts plateaux du minervois s'étend le domaine du maquis, ferme autogérée par une dizaine de personnes de 22 à 56 ans, qui ont monté ce projet agro-culturel d’envergure, à la fois collectif et autogéré, pour en faire un lieu d’expérimentation sociale. Avec chambres d'hôtes et camping, ce petit coin de paradis, en plus de son élevage et de son jardin participatif, propose une résidence pour les artistes (et donc des spectacles l'été). Un havre de paix alternatif qui tourne drôlement bien !
A Cravirola, on est bien loin des clichés d’une exploitation agricole familiale traditionnelle : les acteurs du projet viennent d’un peu partout en France. Souvent diplômés, ils ont appris à se connaître en travaillant ensemble. Et dans cette ferme gérée collectivement, on ne ménage pas son courage, surtout en été, en pleine saison touristique. En plus du maraîchage, de l’élevage de près d’une centaine de bêtes (vaches, chèvres, brebis), le collectif accueille jusqu’à 200 campeurs, tient un bar et propose une petite restauration. « Travailler beaucoup sans forcément compter ses heures impulse une dynamique au groupe et nous donne l’impression de pouvoir soulever des montagnes », souligne Nico, jeune charpentier-agriculteur attiré par les modes de vie collectifs et arrivé en janvier 2009. Et le tour de force, c’est que les « Cravi » sont réputés aussi fêtards que bosseurs… Chacun peut prendre rapidement des responsabilités car les compétences et les initiatives priment.
En 2007, les terres du Domaine du Bois près de Minerve, en Languedoc-Roussillon, sont devenues « Le Maquis », une exploitation agricole collective, adossée à un camping autogéré.
Production de fromages et de viande, maraîchage, camping et gîte autogéré par les visiteurs, espace d'événements culturels et d’expérimentation sociale : voici les lignes directrices du projet de la coopérative Cravirola, née d’abord dans les Alpes avant de déménager en 2007 sur un terrain de 265 hectares, dans la charmante vallée de Minerve, en Languedoc-Roussillon. « Nous avons mis deux ans pour trouver le lieu. Pour le statut, nous avons opté pour une SAS avec un système d’actions, afin que chaque acteur reste indépendant », raconte Jérémie, l’un des fondateurs du mouvement.
Le site de Cravirola accueille en moyenne 120 personnes par jour durant l’été. Chaque lundi, une assemblée générale des campeurs permet de répartir les tâches nécessaires au fonctionnement du Maquis (nettoyage, tri des poubelles, entretien des vélos, etc.) et de prévoir les activités culturelles proposées grâce au talent de chacun sous forme de stages ou d’animations.« C’est comme ça que Cravirola se vit, en fonction de ce que les gens apportent », sourit Jérémie. pourrait donc se situer entre la véritable petite entreprise et l’association solidaire, à la différence que tout fonctionne en caisse commune : « On tient juste une comptabilité privée pour savoir de quoi on a besoin pour vivre et on essaie ainsi de viser l’équité. On partage beaucoup mais pas tout… »
Visiter le site de Cravirola : http://cravirola.com/